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SAMEDI 23 SEPTEMBRE
64600 – ANGLET
Argument
« Loyauté » : ce terme est familier aux intervenants systémiques. Qualifiées d’invisibles, les loyautés s’inscrivent dans le grand livre, plus ou moins occulte, des comptes et mérites de chaque famille et relèvent de son éthique relationnelle. Ces concepts appartiennent à l’héritage laissé par Ivan BOSZORMENYI NAGY. Et c’est à Robert NEUBURGER qu’on doit d’avoir approfondi la notion de loyautés visibles, qui s’expriment notamment dans les mythes et rituels familiaux.
Le mot « trahison », en revanche, semble tout droit sorti des thèmes favoris des opéras italiens (La TOSCA, Madame BUTTERFLY etc.…), ou des tragédies shakespeariennes, et, plus banalement, des problèmes que les couples nous apportent régulièrement en consultation.
Mais alors, qu’en est-il des « trahisons nécessaires » ?
Les interventions
Nicole PRIEUR
Philosophe, thérapeute familiale, hypnothérapeute. Présidente du conseil scientifique du CECCOF. Co-fondatrice de Prieur-Formations. Éditrice du site www.parolesdepsy.com
Grandir, c’est trahir.
Peut-on ne pas trahir ? Car grandir, c’est trahir, le changement ne peut pas faire l’économie de certaines déloyautés, d’autant plus dans nos sociétés actuelles qui augmentent et amplifient les conflits de loyautés.
Entre dons, dettes et loyautés nous analyserons comment se construisent les liens entre les différents membres d’une famille, d’un couple, d’une fratrie. Mais aussi comment devenir un « traitre éthique », car si être soi est un enjeu essentiel et légitime de notre 21° siècle, cela ne peut se réaliser de n’importe quelle manière, il s’agit d’advenir comme sujet libre, mais aussi et surtout responsable. Étonnamment, nous découvrirons que ce processus peut nous ouvrir à une véritable éthique relationnelle.
Bernard PRIEUR
Psychanalyste, thérapeute familial, thérapeute de couple, ancien expert à la Cour d’Appel de Paris, formateur, superviseur. Fondateur en 1979 de CECCOF PARIS (Centre d’Etudes Cliniques des Communications Familiales), Co-Fondateur de Prieur Formations.
Les trahisons à l’œuvre dans le couple
A partir du moment où les bases des unions ont été bouleversées, nous ne pouvons plus éluder la question : qu’est-ce qui fait couple aujourd’hui ? Car s’il y a un lieu dans lequel on pense pouvoir être soi sans se trahir, ni être trahi, c’est bien le couple. Mais les embuches seront nombreuses. D’emblée, la trahison préside à l’origine de la rencontre : quand on regarde l’autre, on le voit en grande partie non pour ce qu’il est mais comme on voudrait qu’il soit.
Les trahisons à l’œuvre dans un couple ne concernent pas seulement l’infidélité, bien que celle-ci soit la première cause des séparations en France, suivie par les questions relatives à l’argent. Toutes les ruptures ne sont pas liées aux tromperies et toutes les infidélités n’entraînent pas une séparation. Et, quand il y a trahison, quelle vie possible pour le couple ?
Dr Géraldine CHERNET
Pédopsychiatre, thérapeute systémique et formatrice, ancienne interne des hôpitaux de Poitiers, formée en thérapie systémique, en psychiatrie criminelle et médico-légale et psycho traumatologie (intégration des cycles de vie), exerçant dans le médico-social depuis 2013 et en cabinet libéral depuis novembre 2021.
La trahison comme pulsion de vie et de résilience dans les systèmes familiaux maltraitants.
Illustration à travers un cas clinique.
Les enfants victimes d’agressions sexuelles intrafamiliales ont souvent peu de possibilité de penser et de dire ce qu’ils vivent. Ils se taisent par contrainte et/ou loyauté. Leurs symptômes peuvent avoir valeur de langage pour ceux qui savent les voir et les décrypter. Quand un cadre sécure et de confiance leur est offert, ils peuvent enfin dévoiler leur vécu. La déloyauté sera mise en avant par le système agresseur pour continuer d’exercer son contrôle coercitif. Pour l’enfant, ce sera une étape nécessaire pour se reconstruire mais avec un coût affectif important pris dans les loyautés visibles et invisibles.
Sabine LAGARDÈRE
Thérapeute familiale, formatrice, et membre de l’équipe du CERAS de Nouvelle-Aquitaine.
La loyauté pour un enfant : le droit de donner
C’est une expression de loyauté qui nous a touchée : une fille a mis ses talents d’infographiste et son amour pour sa mère au service de l’histoire de celle-ci, née en 1931 en Allemagne, dans une famille juive. Dans un élan de transmission, elles rédigent ensemble « Enfance d’une apatride » sous forme de livre illustré, paru il y a dix ans et actualisé depuis.
Ivan BOSZORMENYI-NAGY affirmait : « Chaque enfant a droit au chaos dont il est issu ». Nous nous questionnerons ensemble sur ce qu’un parent peut gagner à ouvrir une porte sur son enfance. Et de quoi l’enfant peut bénéficier en ayant accès à l’histoire de ses parents et ancêtres.
Nous proposerons un regard co-construit avec la mère et la fille, et notre propre « self » de thérapeute comme l’entendait Virginia SATIR, autour d’un « Jeu de l’Oie systémique ».
